TRAITEMENT - ADDICTOHUG https://addictohug.ch/traitement/ Un blog pour les personnes concernées par l'addiction et ses proches Tue, 05 Nov 2019 17:35:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 La thérapie cognitive comportementale – pour qui ? https://addictohug.ch/traitement/la-therapie-cognitive-comportementale-pour-qui/ Tue, 05 Nov 2019 09:43:32 +0000 https://addictohug.ch/?p=21961 La thérapie cognitivocomportementale (TCC) est actuellement le modèle de psychothérapie d’excellence dans le monde entier et de nombreuses études ont montré son efficacité, ce qui lui a permis de devenir le modèle psychothérapeutique le plus scientifiquement fondé sur la planète. Après le premier article paru sur le même thème, la question se pose : qui ... Lire la suite

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La thérapie cognitivocomportementale (TCC) est actuellement le modèle de psychothérapie d’excellence dans le monde entier et de nombreuses études ont montré son efficacité, ce qui lui a permis de devenir le modèle psychothérapeutique le plus scientifiquement fondé sur la planète. Après le premier article paru sur le même thème, la question se pose : qui précisément pourrait bénéficier de cette thérapie ?

Les études scientifiques ont démontré l’efficacité de la TCC dans la majorité des troubles mentaux, notamment :

  • Les troubles de l’humeur telle que la dépression et le trouble bipolaire
  • Les troubles anxieux tels que le trouble anxieux généralisé, les phobies spécifiques (phobie des animaux, du sang, des situations), anxiété sociale, trouble de panique, l’agoraphobie.
  • Le trouble obsessionnel compulsif et les troubles liés tels que la dysmorphophobie.
  • L’état de stress post-traumatique
  • La boulimie
  • Le traitement des addictions aux substances et comportementales.
  • Les troubles de la personnalité telle qu’un trouble de personnalité borderline.
  • L’insomnie
  • Les troubles psychotiques
  • Les difficultés relationnelles telles que les troubles sexuels et de couple
  • La douleur chronique

Plus précisément, pour la dépression, il existe deux psychothérapies qui sont indiquées comme « première option » selon les lignes directrices du CANMAT (une guide directrice canadienne pour la dépression et les troubles anxieux) pour la dépression majeure : la TCC et la TIP (la psychothérapie interpersonnelle). Les antidépresseurs sont aussi prioritaires, et certaines études montrent que la combinaison d’une des deux psychothérapies avec un traitement antidépresseur donne les meilleurs résultats.

Pour les troubles anxieux, la TCC et les traitements antidépresseurs sont tous les deux reconnus comme étant en première ligne selon le guide CANMAT. Par contre, il existe une préférence pour la TCC, car en ajoutant les deux traitements, l’antidépresseur n’est pas mieux que la TCC seule.

Concernant les troubles liés aux substances ou à la dépendance à l’alcool ou aux drogues, selon les guidelines du APA (American Psychiatric Association), la TCC, les programmes en 12 étapes telles que les alcooliques anonymes ou narcotiques anonymes, ainsi que l’EM (l’entretien motivationnel) sont considérés comme première ligne parmi les psychothérapies. Les médicaments psychotropes peuvent être indiqués dans certains cas.

Il est important de noter que pour certains troubles psychiatriques graves, tels que les dépressions sévères, le trouble bipolaire, ou la schizophrénie, la TCC est recommandée. Par contre, il est important que la TCC ne soit pas appliquée seule, car les traitements psychotropes semblent plus indiqués.

En ce qui concerne les « populations spéciales », la TCC a été démontrée efficace pour les enfants, les adolescents, et les personnes âgées. Ces thérapies sont adaptées au niveau de développement cognitif du patient.

En ce qui concerne les contre-indications, chez les personnes avec un fonctionnement intellectuel limité telles que les personnes avec des troubles cognitifs, des enfants très jeunes, ou ceux qui ont un handicap mental, la TCC est beaucoup plus compliquée à appliquer et les résultats sont malheureusement moins bons à niveau de l’efficacité.

En résumé, la TCC est indiquée pour plusieurs problématiques psychiatriques, et souvent, comme pour les dépressions non sévères ou des troubles anxieux, il pourrait être utilisé comme le seul traitement. Pour d’autres problématiques psychiatriques, une combinaison de la TCC (ou d’autres psychothérapies de première ligne) et des médicaments psychiatriques est indiquée.

  • https://www.hopkinsguides.com/hopkins/view/Johns_Hopkins_Psychiatry_Guide/787145/all/Cognitive_Behavioral_Therapy__CBT_
  • Kleber, H. D., Weiss, R. D., Anton, R. F., George, T. P., Greenfield, S. F., Kosten, T. R., … & Hennessy, G. (2007). Treatment of patients with substance use disorders, American Psychiatric Association. The American journal of psychiatry, 164(4 Suppl), 5-123.
  • Rector, N. A. (2000). Cognitive Behavioural Therapy: An Information Guide. Centre for Addiction and Mental Health.
  • Westbrook, D., Kennerley, H., & Kirk, J. (2011). An introduction to cognitive behaviour therapy: Skills and applications. Sage.

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La semaine de la Réalité Virtuelle https://addictohug.ch/service-addictologie/la-semaine-de-la-realite-virtuelle/ Fri, 27 Sep 2019 10:52:01 +0000 https://addictohug.ch/?p=21955 Du 30 septembre au 4 octobre 2019, le Service d’addictologie organise une semaine à thème autour de l’usage de la réalité virtuelle au service de la santé mentale.

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Du 30 septembre au 4 octobre 2019, le Service d’addictologie organise une semaine à thème autour de l’usage de la réalité virtuelle au service de la santé mentale.

En effet, il existent de plus en plus d’applications pour le traitement des phobies, des addictions, des troubles du comportement alimentaire, de la dépression et des troubles fonctionnels.

Pendant la semaine de la Réalité Virtuelle, en plus de sensibiliser et de faire découvrir aux patients et à leurs proches l’usage de cet outil en thérapie, les soignants du Grand-Pré seront formés afin de s’approprier cette technique.

Venez au CAAP Grand-Pré et découvrez cet outil thérapeutique !!

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La pleine conscience : disposition humaine de base ou compétence à acquérir ? https://addictohug.ch/traitement/la-pleine-conscience-disposition-humaine-de-base-ou-competence-a-acquerir/ Thu, 01 Aug 2019 06:00:48 +0000 https://addictohug.ch/?p=21848 Jean-François BRIEFER. La pleine conscience peut être envisagée à la fois comme une qualité humaine positive de base, une disposition durable à l’image d’un trait de personnalité plus ou moins développé selon les individus, et comme un ensemble de compétences à acquérir à travers la pratique de la pleine conscience.

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Pour évaluer les effets de la méditation de pleine conscience, les scientifiques ont mis au point des outils sous forme de questionnaires, permettant de détailler les composantes de l’attitude mindfulness, définie comme le fait d’être attentif à l’expérience du moment présent et de l’accepter telle qu’elle est (Kabat-Zinn, 1994).   

Ces outils ont permis de montrer les effets positifs de la pleine conscience sur de nombreux symptômes psychiques, notamment anxiété, dépression, de même que sur le sentiment de bien-être.

Voici les cinq facettes de l’expérience de la pleine conscience, illustrées par un item du questionnaire le plus utilisé (FFMQ) dans le domaine:

Observer: Je prête attention aux sensations, comme le vent dans mes cheveux ou le soleil sur mon visage.

Décrire: Je peux habituellement décrire la manière dont je me sens au moment présent avec des détails considérables.

Agir en pleine conscience: Quand je fais quelque chose , mon esprit s’égare et je suis facilement distrait(e). (réponse négative).

Non réactivité aux événements intérieurs: Je perçois mes émotions et sentiments sans devoir y réagir.

Non jugement: Je me dis que je ne devrais pas penser de la manière dont je pense. (réponse négative).

Ces instruments ont surtout été utilisés pour évaluer les effets de l’entraînement à la mindfulness, mais en les faisant passer à des groupes contrôle on s’est aperçu que certaines personnes possédaient déjà ces qualités alors qu’elles n’avaient ni pratique ni connaissance de la méditation! Ces personnes rapportaient par ailleurs moins de symptômes psychiatriques (inquiétudes, ruminations, alexithymie) et moins de douleurs, soit des caractéristiques globalement semblables aux personnes qui ont reçu un entraînement à la pleine conscience.

Les chercheurs ont ainsi exploré ce champ de la mindfulness dispositionnelle (en opposition à celle acquise par la pratique) pour en cerner les caractéristiques. Une récente étude neuroscientifique (Harrisson et al. 2018) a montré une association entre une mindfulness dispositionnelle importante et une réactivité à la douleur amoindrie (seuil de douleur plus élevé) ainsi qu’une tendance à moins la dramatiser. Ainsi le processus de la pleine conscience s’avère bénéfique pour la gestion de la douleur dans la mesure où l’attention sera placée sur la diversité des aspects sensoriels de l’expérience facilitant le désengagement des ruminations dramatisantes qui amplifient et prolongent la douleur.

Ainsi la pleine conscience peut être envisagée à la fois comme une qualité humaine positive de base, une disposition durable à l’image d’un trait de personnalité plus ou moins développé selon les individus, et comme un ensemble de compétences à acquérir à travers la pratique de la pleine conscience.

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La thérapie cognitivo-comportamentale, un peu d’histoire https://addictohug.ch/traitement/la-therapie-cognitivo-comportamentale-un-peu-dhistoire/ https://addictohug.ch/traitement/la-therapie-cognitivo-comportamentale-un-peu-dhistoire/#comments Fri, 05 Jul 2019 07:26:09 +0000 https://addictohug.ch/?p=21835 La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est actuellement le modèle de psychothérapie d’excellence pour la plupart de troubles mentaux dans un grand nombre de pays en Europe, en Amérique du Nord et dans le monde entier.

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La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est actuellement le modèle de psychothérapie d’excellence pour la plupart de troubles mentaux dans un grand nombre de pays en Europe, en Amérique du Nord et dans le monde entier. Malgré sa jeunesse, de nombreuses études ont montré l’efficacité de la TCC ce qui a permis de devenir le modèle psychothérapeutique le plus scientifiquement fondé sur la planète. C’est quoi l’histoire du TCC et d’où ça vient ?

De nombreuses théories psychologiques, psychothérapeutiques et philosophiques ont influencé le TCC. Parmi les idées plus vieilles qui ont pu l’influencer, on note la thérapie psychodynamique freudienne, la psychologie développementale piagétienne, et le courant philosophique du stoïcisme. Par contre le TCC a été surtout influencé par des théories relativement nouvelles, et par deux en particulier : le comportementalisme et la thérapie cognitive.

Le comportementalisme a ses racines chez des penseurs tels que Ivan Pavlov, B.F Skinner, Joseph Wolpe et Hans Eysenck et est devenu très influent dans les années 50 et 60. La thérapie cognitive a été développée par les penseurs tels que Albert Ellis et Aaron T. Beck, et est devenue influente dans les années 60 et 70.

L’arrivée du comportementalisme

Depuis le 19ème siècle, la psychodynamique freudienne domine la psychologie clinique, jusqu’à l’arrivée du comportementalisme. A partir des années 50, la psychodynamique freudienne était de plus en plus critiquée, car ni la théorie sur laquelle elle était basée, ni son efficacité n’ont été soutenues par des preuves scientifiques concrètes car elle était jugé difficilement mesurable. Le comportementalisme a demandé un effort pour trouver une solution à ce problème de non-mesurabilité et avait pour but d’ancrer la psychologie et la psychothérapie dans une théorie qui est vérifiable par la méthodologie scientifique. Parce que nous n’arrivons pas à observer directement ce qui se passe dans l’esprit d’un individu, les scientifiques du comportementalisme ont insisté pour que les psychologues testent et observent les choses qui sont scientifiquement mesurables et donc ils ont constaté qu’il fallait s’intéresser aux comportements. La théorie d’apprentissage – une théorie qui visait à expliquer pourquoi certains comportements se manifestaient face à certains stimuli spécifiques – a pu transmettre des techniques psychothérapeutiques du comportementalisme.

Un exemple d’une telle technique serait la désensibilisation – une technique qui vise à remplacer une réponse nocive et inappropriée à un stimulus par une réponse plus appropriée et bénigne, par le biais des expositions in vivo ou imaginaire et utilisant occasionnellement des techniques de relaxation telles que les techniques de respiration, en parallèle. Ces techniques restent actuelles et sont utilisées dans le contexte de divers traitements dans diverses conditions telles que l’anxiété et les phobies spécifiques et sociales. Avec les techniques thérapeutiques telles que la désensibilisation le comportementalisme a pu prouver sur une base scientifique son efficacité par le biais des études qui ont démontré des résultats positifs et efficaces, obtenue sur une période relativement courte (de nombreux patients ont montré une amélioration au cours des 6 à 21 séances).

La révolution cognitive

Au début des années 60 une « révolution cognitive » a introduit des nouvelles théories qui étaient fondées dans les domaines de linguistique, de l’intelligence artificielle, de la neuroscience et de l’informatique, qui servait à comprendre des processus mentaux tels que les rêves, les interprétations, les croyances, etc… Ces nouvelles théories ont commencé à infiltrer la psychothérapie.

La thérapie cognitive est un produit de cette « révolution ». La thérapie cognitive a été acceptée avec enthousiasme par certains psychothérapeutes car cela a pu remplir un grand vide qui était un problème du comportementalisme, notamment, l’absence des processus mentaux, qui sont des aspects évidemment importants par rapport à un travail psychothérapeutique. Par contre, contrairement à la psychodynamique, la thérapie cognitive propose un moyen de comprendre ces aspects sur une base scientifique. En plus, les études scientifiques ont pu démontrer l’efficacité de ce modèle sur le traitement de la dépression – un trouble mental qui était que partiellement traitable en utilisant uniquement les méthodes comportementales. Aaron T. Beck, un psychiatre américain, a développé un modèle cognitif pour la dépression et sur une thérapie basée sur ce modèle, et il a pu démontrer l’efficacité de cette nouvelle thérapie dans les études scientifiques, ce qui a servi a énormément popularisé la thérapie cognitive.

Comportementalisme + thérapie cognitive = TCC

La raison qui explique l’énorme succès du comportementalisme et de la thérapie cognitive était due au fait qu’ils ont pu remplir deux critères importants : l’efficacité démontrée par des études empiriques et des bases théoriques fondées sur les théories scientifiquement vérifiables. Les psychothérapeutes ont commencé à utiliser les deux psychothérapies en même temps avec le même patient et ont pu démontrer encore de meilleurs résultats. Cet amalgame est connu aujourd’hui comme le TCC.

Bibliographie

  • Gaudiano, B. A. (2008). Cognitive-behavioral therapies: Achievements and challenges. Evidence-Based Mental Health, 11(1), 5.
  • Hofmann, S. G., Asnaani, A., Vonk, I. J., Sawyer, A. T., & Fang, A. (2012). The efficacy of cognitive behavioral therapy: a review of meta-analyses. Cognitive therapy and research, 36(5), 427-440.
  • Leichsenring, F., & Steinert, C. (2017). Is cognitive behavioral therapy the gold standard for psychotherapy?: The need for plurality in treatment and research. Jama, 318(14), 1323-1324.
  • Rachman, S. (1997). The evolution of cognitive behaviour therapy.
  • Westbrook, D., Kennerly, H., & Kirk, J. (2011). Basic theoy, development and current status of CBT. An Introduction to Cognitive Behavioral Therapy: Skills and Application, 1-22.

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