Addictions - ADDICTOHUG https://addictohug.ch/tag/addictions/ Un blog pour les personnes concernées par l'addiction et ses proches Fri, 26 Jun 2020 09:49:44 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 La prévention dans les addictions https://addictohug.ch/prevention/la-prevention-dans-les-addictions/ Fri, 26 Jun 2020 09:49:43 +0000 https://addictohug.ch/?p=21947 Un article proposé par Ivana Gardiol

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Qu’est ce que c’est ?

Elle est souvent présente dans les domaines de santé mais son utilisation est souvent confuse.

Il y à trois formes de prévention,  la plus connue est la « prévention primaire », celle que l’on retrouve sur les paquets de cigarettes, à la télé, dans la rue… Elle permet de prévenir l’apparition de la maladie, d’identifier les causes de cette maladie et de promouvoir les comportements favorables à la santé. Elle concerne tous les individus.

Il y à également la « prévention secondaire », permettant le dépistage d’une maladie qui pourrait survenir suite à  un comportement à risque et de prévenir l’aggravation de cette maladie. Elle s’intéresse aux populations à risque.

Et pour finir la « prévention tertiaire », concernant les personnes déjà engagé dans le comportement à risque. Elle sert à empêcher une détérioration de l’état de santé physique, psychique et sociale ainsi qu’à prévenir le risque de rechute.

« Dans le monde, de plus en plus d’experts constatent que la stratégie dite de « guerre à la drogue » a échoué et en proposent une nouvelle, adaptée à notre époque, centrée sur la prévention des addictions ».

Jean-Michel Costes, 2013

Dans le domaine des addictions, les travaux scientifiques invitent à faire de la prévention primaire auprès des enfants/adolescents (informations sur les substances, images non effrayantes, prévalence exacte : focalisation sur les aspects positifs de la non consommation plutôt que les aspects négatifs d’une consommation). Agir tôt éviterait l’apparition précoce des symptômes.

La prévention secondaire quant à elle, a été principalement illustrée par l’expérimentation et la validation du repérage précoce et des interventions brèves destinés en général aux personnes à risques pour la consommation d’alcool (même si elle ne doit pas se limiter à l’alcool).

Enfin, la prévention tertiaire occupe une grande place dans les addictions, puisqu’elle représente en quelque sorte la prise en charge, en regroupant un vaste champ d’interventions…

Elle peut concerner la prévention de la rechute, notamment lors des fêtes de noël, des anniversaires etc… Elle participe à la réduction des risques des complications infectieuses et sociales. Elle fait partie des soins pour prévenir la détérioration physique. Elle peut aussi  être sous la forme « d’éducation thérapeutique » dans le but de prévenir la détérioration de la qualité de vie du patient, mais aussi de celle de ses proches ; Notamment avec un soutient psychosocial, des informations sur l’addiction concerné et sur les comportements de santé et de maladie. Et pour finir, elle est présente dans la reconstruction de la vie des patients pour éviter la survenue de complication, par exemple s’exposer aux évènements quotidiens, pour renouer avec « le monde extérieur », favoriser l’autonomie et améliorer leur qualité de vie.

Le programme Cité du Service addictologie au CAAP Grand pré est une Cure Interactive de Traitement par Exposition, qui  vise à exposer les patients aux situations anxiogène, comme les bars ou les fêtes de famille, mais aussi toutes les situations de la vie quotidienne comme les impôts ou les faire ses courses. C’est un programme qui veut (re-)donner la place de citoyen à chaque patient. Ainsi, il intègre donc de la prévention tertiaire, dont le but est de renforcer des compétences dans un environnement similaire à la vie réelle.

La prévention des addictions : Bibliographie

Les sept articles présents, parlent de la prévention dans les addictions. Ils peuvent être utiles pour en savoir plus sur la prévention et  pour avoir une idée de la construction d’un programme de prévention.

Trois bases pour comprendre la prévention des addictions:

Cet article électronique va nous parler de la théorie dans la prévention des addictions, notamment d-des facteurs de risque et de protections ainsi que des modèles explicatifs de l’apparition d’une addiction, qui forme un modèle bio-psycho-social.

Ici sera évoqué les concepts de la prévention des addictions. Une définition sera donnée avec les objectifs de la prévention. Et les groupes cibles seront cités.

Cet article propose une présentation de la prévention centrée sur la personne, ce serait  « toute mesure qui vise à influencer les connaissances, la prise de position, la motivation et le comportement d’une personne ou d‘un groupe cible déterminé ». Cette prévention part du principe que « les problèmes liés aux substances psychoactives peuvent s’inscrire dans un triangle formé par les trois composantes que sont le produit, la personne et la société ou l’environnement ».

Deux organisations expertes en prévention :

  • Nicolas Prisse, « Pour une prévention efficace, globale et précoce », Après-demain
    2017 (N ° 44, NF), p. 33-34.

La synthèse des travaux scientifiques en France et à l’étranger montre que les programmes les plus efficaces sont ceux visant à développer les compétences psychosociales (CPS). « Ces compétences, se traduisent par un renforcement de l’estime de soi, de la capacité à maîtriser ses émotions, de la confiance dans l’adulte, de l’empathie, pour ne citer que ces exemples ». Cet article parle de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). Pour cette mission, la recherche, l’observation ainsi que la compréhension des déterminants comme des conséquences des consommations de tabac, d’alcool ou de drogues constituent, la base pour construire des réponses publiques efficaces. Pour mettre en place des actions de prévention efficaces, il est nécessaire d’avoir un discours public étayé scientifiquement.

La Fondation AACTS (Addiction, Action Communautaire, Travail Social) est active dans les domaines de la prévention, de l’accueil, de l’orientation et de l’accompagnement des personnes touchées directement ou indirectement par des problèmes liés à la précarité, l’addiction ou par d’autres difficultés sociales. Elle a rédigé cet article pour parler des différents types de prévention, des perspectives théoriques (différentes théories d’inspirations variées qui informent et nourrissent la pratique sur le terrain), des aspects pratiques (sur la base de son expérience du terrain et d’éléments théoriques, la fondation AACTS va établir le profil type d’une intervention de prévention et la manière dont elle s’y prend pour la réaliser), de la méthodologie de terrain (typiquement, la construction et la réalisation d’une intervention de la fondation AACTS) et enfin il y a une liste non-exhaustive d’outils (pouvant être utilisés dans des interventions de préventions pour aborder différentes thématiques).

Prévention efficace auprès des adolescents :

  • Laventure, M., Boisvert, K. & Besnard, T. (2010). Programmes de prévention universelle et ciblée de la toxicomanie à l’adolescence : recension des facteurs prédictifs de l’efficacité. Drogues, santé et société, 9(1), 121–164. doi:10.7202/044871ar

« Le présent article a pour but, à partir de la littérature scientifique, de mettre à jour et de comparer les facteurs prédictifs de l’efficacité des programmes de prévention en toxicomanie chez les adolescents ». Il tourne autour de trois questions : À qui devraient s’adresser les programmes de prévention à l’adolescence ? Quels animateurs devraient être privilégiés ? Quels types de programmes devrait-on offrir ?

Ouverture:

  • Jean-Michel Costes, « De la guerre à la drogue à la prévention des addictions : à quand l’ouverture de l’impossible débat ? », Psychotropes 2013/1 (Vol. 19), p. 9-26. DOI 10.3917/psyt.191.0009

« Dans le monde, de plus en plus d’experts constatent que la stratégie dite de « guerre à la drogue » a échoué et en proposent une nouvelle, adaptée à notre époque, centrée sur la prévention des addictions ». Dépénaliser c’est supprimer la sanction pénale concernant un comportement individuel, l’usage, la possession ou la détention pour usage personnel, d’un produit classé comme stupé­fiant. La dépénalisation va être donc compatible avec la volonté de contrôle des drogues.

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Ne doute pas qu’en août https://addictohug.ch/interviews/ne-doute-pas-quen-aout/ Mon, 21 Aug 2017 09:44:58 +0000 http://addictohug.ch/?p=11868 Une interview de Stéphane Rothen, psychologue adjoint au Service d'addictologie, sur le doute.

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Pour moi, le doute est une manière d’être au monde. Une attitude que je crois saine face aux certitudes ; je devrais dire face aux préjugés. Pour citer Lacan, l’évidence du fait n’excuse pas qu’on le néglige. Cela veut dire que rien n’est acquis et que tout se questionne. Mais pourquoi faire, me direz-vous ?! Il y a un grand nombre d’expériences en psychologie qui montrent, d’une manière ou d’une autre, que nous ne sommes pas des êtres rationnels. Un exemple très classique est ce qu’on appelle le biais de confirmation. Wikipédia nous dit que le biais de confirmation désigne le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses propres idées préconçues ou ses propres hypothèses sans considération pour la véracité de ces informations et à accorder moins de poids aux hypothèses en défaveur de nos convictions. En conséquence, nous ne sommes que très rarement objectifs. A fortiori lorsque le sujet est hautement émotionnel, comme par exemple nos a priori sur les toxicomanes :

  • Ce sont des êtres faibles, qui n’ont pas de volonté
  • Consommer, c’est quand même un choix
  • Ce sont des délinquants
  • ils sont dangereux
  • etc.

Ces a priori sont des préjugés et les données scientifiques nous montrent qu’ils ne tiennent pas la route.

Pour en revenir au biais de confirmation, voici une expérience assez éclairante :

Dans un article paru en 2003 [1], un psychologue de Yale a réalisé l’expérience suivante : lui et son équipe ont d’abord fait passer à des étudiants un questionnaire sur leurs convictions politiques afin de les classer en démocrates ou républicains. Ensuite, ils leur ont fait lire un texte sur la réforme de l’aide sociale. À la moitié d’entre eux, ils ont expliqué que ce texte était soutenu par le parti Démocrate et à l’autre moitié qu’il était soutenu par le parti républicain. Résultats, lorsque le texte était soutenu par le même parti qu’eux, les étudiants ont évalué ce texte comme excellent, alors que lorsqu’il était attribué à l’autre parti politique, ils l’ont évalué comme mauvais. (En fait, l’expérience était un poil plus compliquée… En effet, il y avait deux textes sur la réforme de l’aide sociale réellement présentés. Un assez « généreux » et un assez « strict ». Et bien malgré la différence de contenu, l’appartenance au groupe politique pour évaluer la qualité de cette réforme s’est avérée plus importante que le contenu des textes eux-mêmes…)

Je pourrais citer des dizaines d’expériences différentes… Je pourrais également citer plein d’autres biais tout aussi intéressants et tout aussi inquiétants concernant notre capacité ou plutôt notre incapacité à raisonner de manière rationnelle. D’ailleurs, si ça vous intéresse, vous pouvez taper dans un moteur de recherche « biais cognitifs », vous verrez, c’est passionnant !

Mais bref, tout ça pour dire que nous sommes tous victimes, de manière plus ou moins forte, de ces biais. Cela laisse songeur sur les débats politiques… Mais également sur nos propres opinions ! Ainsi, le doute est pour moi la seule attitude acceptable ! C’est la manière de reconnaitre ces biais et de questionner en permanence nos certitudes, nos opinions, afin de pouvoir décider de façon plus objective et non plus d’être guidé par des préjugés ou des a priori sans fondements. La certitude, dans le fond, permet de ne pas penser. Le doute, au contraire, questionne et ainsi permet d’avancer.

Pour aller un peu plus loin, je citerais deux grands statisticiens, Box et Draper, qui ont écrit : Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous avons besoin au quotidien, et souvent inconsciemment, d’avoir des règles qui régissent le monde. Cela nous permet de le rendre prédictible et donc moins effrayant. Par exemple, je sais que le soleil va se lever tous les matins et que même s’il fait mauvais temps, je sais qu’il est là quelque part, derrière les nuages. Je sais aussi que je réagis toujours plus ou moins de la même manière lorsque quelqu’un entre dans le bus et s’arrête droit derrière l’entrée, rendant difficile l’entrée pour les suivants, alors qu’il y a plein de place au centre du bus. Indication : ça m’énerve… On pourrait appeler l’ensemble de ces règles des modèles de compréhension du monde. On peut y ajouter la gravitation, et plein d’autres choses encore. Ce que nous disent Box et Draper, c’est que ces modèles sont faux ! Ou disons plutôt, imprécis. Mais qu’ils sont utiles. Par exemple, dans ma vie de tous les jours, je postule que la terre est plate. Cela me permet de ne pas trébucher à chaque pas… Mais lorsque je suis au bord de la mer et que je vois un bateau disparaitre derrière l’horizon, je me dis : Ah mais oui, je suis bête, la terre est ronde ! Un autre exemple, la gravitation, justement. C’est un modèle très utile dans 99% des situations. Mais il reste 1% de phénomènes qu’elle ne permet pas d’expliquer, ce que fait par contre, la relativité d’Einstein. Nouveau modèle (enfin, plus trop nouveau maintenant, sachant que la relativité restreinte a été élaborée en 1905). Faux lui aussi, mais qui permet d’expliquer plus de situations différentes. Jusqu’à ce qu’un nouveau modèle, encore meilleur, mais toujours imparfait, vienne le remplacer. Ainsi, là encore, si je sais que les modèles que j’ai dans la tête sont faux, alors j’ai le droit de les remettre en question. À nouveau, l’attitude générale est celle du doute et non de la certitude. Le doute comme moyen de corriger ma théorie du monde pour la rendre plus performante. Corriger ou parfois même l’abandonner complètement ! Comme lorsque je pensais, il y a longtemps, qu’il existait différentes races humaines – vous savez, les noirs, les blancs, etc. – jusqu’à ce que je lise les travaux de généticiens [2] qui montrent clairement que la notion de race, en ce qui concerne les humains, n’a absolument aucun sens d’un point de vue génétique.

Allez, une dernière citation pour terminer : Rien n’est plus dangereux que la certitude d’avoir toujours raison ! François Jacob

Stéphane Rothen, psychologue adjoint au Service d’addictologie.

[1] Cohen (2003) : Party over policy: The dominating impact of group influence on political beliefs. Journal of Personality and Social Psychology, 85(5):808-22. https://ed.stanford.edu/sites/default/files/party_over_policy.pdf

[2] Jorde & Wooding (2004): Genetic variation, classification and ‘race’. Nature Genetics, 36: S28 – S33. http://www.nature.com/ng/journal/v36/n11s/full/ng1435.html

Quelques liens pour aller plus loin :

Réalisation :  Gerard Calzada

Production : Service d’addictologie – HUG

Remerciements à :
Stéphane Rothen
Psychologue adjoint au Service d’addictologie

© Copyright – Service d’addictologie HUG – 2017

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Quel lien entre addiction et sport ? https://addictohug.ch/interviews/quel-lien-entre-addiction-et-sport/ Fri, 30 Jun 2017 16:05:20 +0000 http://addictohug.ch/?p=11211 Interview au Dr Nelson Feldman, médecin associé au Service d'addictologie, sur le lien entre l'addiction et le sport.

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Interview au Dr Nelson Feldman, médecin associé au Service d’addictologie, sur le lien entre l’addiction et le sport.

 

Réalisation : Gerard Calzada
Production : Service d’addictologie – HUG

© Copyright – Service d’addictologie HUG – 2017

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L’intimité dans les addictions https://addictohug.ch/interviews/interview-specialiste-lintimite/ https://addictohug.ch/interviews/interview-specialiste-lintimite/#comments Mon, 20 Feb 2017 10:21:08 +0000 http://addictohug.ch/?p=7956 Interview de Rodolphe Soulignac, Psychologue spécialise en psychothérapie FSP du Service d'addictologie des HUG Genève, sur la thématique de l'intimité.

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Interview de Rodolphe Soulignac
Psychologue spécialise en psychothérapie FSP du Service d’addictologie des HUG Genève, sur la thématique de l’intimité.

Une réflexion sur l’intimité dans les relations avec soi-même, la famille, le couple ou les amis.

Réalisation : Julien Fonck
Musique : Nicolai Heidlas – These Moments

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