La prévention dans les addictions

Qu’est ce que c’est ?

Elle est souvent présente dans les domaines de santé mais son utilisation est souvent confuse.

Il y à trois formes de prévention,  la plus connue est la « prévention primaire », celle que l’on retrouve sur les paquets de cigarettes, à la télé, dans la rue… Elle permet de prévenir l’apparition de la maladie, d’identifier les causes de cette maladie et de promouvoir les comportements favorables à la santé. Elle concerne tous les individus.

Il y à également la « prévention secondaire », permettant le dépistage d’une maladie qui pourrait survenir suite à  un comportement à risque et de prévenir l’aggravation de cette maladie. Elle s’intéresse aux populations à risque.

Et pour finir la « prévention tertiaire », concernant les personnes déjà engagé dans le comportement à risque. Elle sert à empêcher une détérioration de l’état de santé physique, psychique et sociale ainsi qu’à prévenir le risque de rechute.

« Dans le monde, de plus en plus d’experts constatent que la stratégie dite de « guerre à la drogue » a échoué et en proposent une nouvelle, adaptée à notre époque, centrée sur la prévention des addictions ».

Jean-Michel Costes, 2013

Dans le domaine des addictions, les travaux scientifiques invitent à faire de la prévention primaire auprès des enfants/adolescents (informations sur les substances, images non effrayantes, prévalence exacte : focalisation sur les aspects positifs de la non consommation plutôt que les aspects négatifs d’une consommation). Agir tôt éviterait l’apparition précoce des symptômes.

La prévention secondaire quant à elle, a été principalement illustrée par l’expérimentation et la validation du repérage précoce et des interventions brèves destinés en général aux personnes à risques pour la consommation d’alcool (même si elle ne doit pas se limiter à l’alcool).

Enfin, la prévention tertiaire occupe une grande place dans les addictions, puisqu’elle représente en quelque sorte la prise en charge, en regroupant un vaste champ d’interventions…

Elle peut concerner la prévention de la rechute, notamment lors des fêtes de noël, des anniversaires etc… Elle participe à la réduction des risques des complications infectieuses et sociales. Elle fait partie des soins pour prévenir la détérioration physique. Elle peut aussi  être sous la forme « d’éducation thérapeutique » dans le but de prévenir la détérioration de la qualité de vie du patient, mais aussi de celle de ses proches ; Notamment avec un soutient psychosocial, des informations sur l’addiction concerné et sur les comportements de santé et de maladie. Et pour finir, elle est présente dans la reconstruction de la vie des patients pour éviter la survenue de complication, par exemple s’exposer aux évènements quotidiens, pour renouer avec « le monde extérieur », favoriser l’autonomie et améliorer leur qualité de vie.

Le programme Cité du Service addictologie au CAAP Grand pré est une Cure Interactive de Traitement par Exposition, qui  vise à exposer les patients aux situations anxiogène, comme les bars ou les fêtes de famille, mais aussi toutes les situations de la vie quotidienne comme les impôts ou les faire ses courses. C’est un programme qui veut (re-)donner la place de citoyen à chaque patient. Ainsi, il intègre donc de la prévention tertiaire, dont le but est de renforcer des compétences dans un environnement similaire à la vie réelle.

La prévention des addictions : Bibliographie

Les sept articles présents, parlent de la prévention dans les addictions. Ils peuvent être utiles pour en savoir plus sur la prévention et  pour avoir une idée de la construction d’un programme de prévention.

Trois bases pour comprendre la prévention des addictions:

Cet article électronique va nous parler de la théorie dans la prévention des addictions, notamment d-des facteurs de risque et de protections ainsi que des modèles explicatifs de l’apparition d’une addiction, qui forme un modèle bio-psycho-social.

Ici sera évoqué les concepts de la prévention des addictions. Une définition sera donnée avec les objectifs de la prévention. Et les groupes cibles seront cités.

Cet article propose une présentation de la prévention centrée sur la personne, ce serait  « toute mesure qui vise à influencer les connaissances, la prise de position, la motivation et le comportement d’une personne ou d‘un groupe cible déterminé ». Cette prévention part du principe que « les problèmes liés aux substances psychoactives peuvent s’inscrire dans un triangle formé par les trois composantes que sont le produit, la personne et la société ou l’environnement ».

Deux organisations expertes en prévention :

  • Nicolas Prisse, « Pour une prévention efficace, globale et précoce », Après-demain
    2017 (N ° 44, NF), p. 33-34.

La synthèse des travaux scientifiques en France et à l’étranger montre que les programmes les plus efficaces sont ceux visant à développer les compétences psychosociales (CPS). « Ces compétences, se traduisent par un renforcement de l’estime de soi, de la capacité à maîtriser ses émotions, de la confiance dans l’adulte, de l’empathie, pour ne citer que ces exemples ». Cet article parle de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). Pour cette mission, la recherche, l’observation ainsi que la compréhension des déterminants comme des conséquences des consommations de tabac, d’alcool ou de drogues constituent, la base pour construire des réponses publiques efficaces. Pour mettre en place des actions de prévention efficaces, il est nécessaire d’avoir un discours public étayé scientifiquement.

La Fondation AACTS (Addiction, Action Communautaire, Travail Social) est active dans les domaines de la prévention, de l’accueil, de l’orientation et de l’accompagnement des personnes touchées directement ou indirectement par des problèmes liés à la précarité, l’addiction ou par d’autres difficultés sociales. Elle a rédigé cet article pour parler des différents types de prévention, des perspectives théoriques (différentes théories d’inspirations variées qui informent et nourrissent la pratique sur le terrain), des aspects pratiques (sur la base de son expérience du terrain et d’éléments théoriques, la fondation AACTS va établir le profil type d’une intervention de prévention et la manière dont elle s’y prend pour la réaliser), de la méthodologie de terrain (typiquement, la construction et la réalisation d’une intervention de la fondation AACTS) et enfin il y a une liste non-exhaustive d’outils (pouvant être utilisés dans des interventions de préventions pour aborder différentes thématiques).

Prévention efficace auprès des adolescents :

  • Laventure, M., Boisvert, K. & Besnard, T. (2010). Programmes de prévention universelle et ciblée de la toxicomanie à l’adolescence : recension des facteurs prédictifs de l’efficacité. Drogues, santé et société, 9(1), 121–164. doi:10.7202/044871ar

« Le présent article a pour but, à partir de la littérature scientifique, de mettre à jour et de comparer les facteurs prédictifs de l’efficacité des programmes de prévention en toxicomanie chez les adolescents ». Il tourne autour de trois questions : À qui devraient s’adresser les programmes de prévention à l’adolescence ? Quels animateurs devraient être privilégiés ? Quels types de programmes devrait-on offrir ?

Ouverture:

  • Jean-Michel Costes, « De la guerre à la drogue à la prévention des addictions : à quand l’ouverture de l’impossible débat ? », Psychotropes 2013/1 (Vol. 19), p. 9-26. DOI 10.3917/psyt.191.0009

« Dans le monde, de plus en plus d’experts constatent que la stratégie dite de « guerre à la drogue » a échoué et en proposent une nouvelle, adaptée à notre époque, centrée sur la prévention des addictions ». Dépénaliser c’est supprimer la sanction pénale concernant un comportement individuel, l’usage, la possession ou la détention pour usage personnel, d’un produit classé comme stupé­fiant. La dépénalisation va être donc compatible avec la volonté de contrôle des drogues.