Le syndrome de dépendance à l’alcool reste un problème majeur de santé publique.
Le traitement de la dépendance à l’alcool requiert le soulagement des symptômes aigus relatifs au sevrage, ainsi que des stratégies de maintien de l’abstinence complète, ou consommation diminuée, sur le long terme.
Cet article présente les résultats d’une méta-analyse systématique recueillant diverses études randomisées, effectuées en double aveugle afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance du baclofène pour traiter un syndrome de dépendance à l’alcool sur le long terme. Pour ce faire, des patients dépendants ont été sélectionnés pour ces études. Ces patients, ont pour chacune des études, été séparés en deux groupes : l’un recevant un traitement placebo, l’autre, du baclofène.
Afin d’évaluer l’efficacité du baclofène, les études ont évalué différents outcomes entre ces deux groupes de patients recevant le placebo vs ceux recevant le baclofène. En englobant ces études dans cette méta-analyse, les outcomes suivants ont été comparés : le pourcentage de patient restant abstinent pour une durée donnée ; le nombre de jours d’abstinence avant une rechute, la quantité d’alcool consommée, le degré de craving (avec échelle de mesure).
La tolérance du baclofène a été évaluée par rapport au groupe recevant le placebo, en évaluant le nombre de patients qui stoppaient spontanément la prise médicamenteuse dans chacun des deux groupes.
La plupart des études randomisées ont eu pour résultat une différence peu significative statiquement et cliniquement entre le placebo et le baclofène quant à l’efficacité. En revanche une faible différence, mais statistiquement significative a été relevée, en faveur d’une efficacité du baclofène pour les études ayant intégré une population de patients avec atteinte hépatique
Concernant la tolérance, il n’y a pas de différence entre le nombre ayant stoppé placebo ou baclofène. En conclusion, le baclofène serait bien toléré et l’efficacité reste non prouvée.

Sarah Garcin

Médecin interne, Service d'addictologie

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